LES MONUMENTS AUJOURD'HUI

 

 

 

      Quelque 25 ans séparent l'étude conduite en 1990 de celle que nous avons reprise aujourd'hui.

 

    Le monument aux morts exerce toujours complètement sa fonction sociale et participe à toutes les commémorations ou manifestations communales ou nationales.

 

         Comme l'écrit Michel Ragon  

 

"le monument aux morts ne prend toute sa signification rituelle que dans les villages, les bourgs, les petites villes, aux lieux où une

 

vie communautaire subsiste, où les noms sur les monuments signifient des visages pour ceux qui les lisent. Pas une fête où ils ne

 

soient pavoisés, pas un anniversaire sans gerbe de fleurs".

 

         Il fait aussi remarquer que

 

" le monument aux morts, dans chaque village, est le seul monument aussi vivant, aussi pratiqué que l'église. Bien souvent même,

 

dans certaines régions où la déchristianisation presque totale rend l'église pratiquement désaffectée, le monument aux morts reste

 

le seul lieu qui soit l'objet d'un culte régulier". (op. cit. pp 122-124)

 

 

 

     A l'époque où nous avons commencé nos recherches, des monuments avaient plus ou moins bien résisté à l'épreuve du temps. Certains avaient bénéficié d'un entretien régulier, d'une restauration ou d'un nettoyage conséquent et avaient encore fière allure. De nombreux soldats arboraient la couleur "bleu horizon".

 

 

 

 

      Plus nombreux, hélas, étaient ceux laissés à l'abandon. Les canons, les obus qui les décoraient avaient, pour la plupart disparu où étaient gagnés par la rouille ; la pierre était rongée, les fusils cassés.          

 

        Bien des entourages qui formaient le "carré sacré" n'étaient plus là. 

 

      Depuis, très nombreuses sont les communes qui ont entrepris des travaux de restauration de leur monument comme le relate régulièrement le Courrier picard dans ses pages locales. Cela prouve bien que les populations tiennent à perpétuer le devoir de mémoire.

 

 

 

  

      La perspective de la commémoration du Centenaire de la guerre 14-18 n'a pas été sans effet sur ces initiatives. Chacun jugera du bien-fondé de certaines réhabilitations.

 

     

 

 

      On retrouve ainsi des teintes qui rappellent la couleur bleue du poilu ou au contraire cette même teinte remplacée par une couleur blanche. La pierre a été nettoyée et polie ; des motifs symboliques ont été eux-aussi retouchés et rafraîchis ...

 

 

    Le monument de Bayencourt,  fort abîmé par le temps, sera remplacé en 2018 par un monument en forme de livre ouvert.

 

(Courrier picard du 8 novembre 2018)

 

 

   

 

 

    Des monuments n'ont pas du tout résisté à l'usure du temps et se sont totalement désagrégés, tel celui de Bouchavesnes-Bergen dont les Monuments historiques signalaient déjà en 1990 le mauvais état de conservation.

 

     Le projet avait été réalisé en 1925 par l'architecte Chaine en collaboration avec le sculpteur Firmin Michelet.

 

    C'était une céramique vernie en relief "La Pietà au Poilu" représentant une allégorie féminine à mi-corps, tenant dans ses bras un soldat mort.

 

     L'oeuvre fort détériorée fut remplacée en 1996 par une stèle de granit.

 

         

 

      

 

     Le monument aux morts de Fouquescourt représentait à l'origine une statue en métal, allégorie de la France avec son drapeau comme cela avait été décidé par le Conseil municipal.

 

      Mais ce monument ne résistera pas à la tempête de janvier 2015. La municipalité le remplacera par une statue en granit du Tarn, représentant un Poilu sans arme, poing serré sur le coeur.

 

      Posé par l'entreprise familiale Dubosqueille, le monument  sera inauguré le 22 mai 2016 (Courrier picard du 13 mai 2016).

 

 

Fouquescourt à l'origine
Fouquescourt à l'origine
 Plan du monument (Archives de le Somme)
Plan du monument (Archives de le Somme)
Fouquescourt 2016
Fouquescourt 2016

      

     

    Autres facteurs plus imprévus mais déshonorant ceux qui ont commis de telles actions : le vol, et notamment celui des coqs de bronze qui ornaient le faîte de certaines pyramides. 

 

       Article du Courrier picard du 5 novembre 2011 :

 

    "depuis samedi matin, à Saint-Riquier, l'émoi a envahi le bourg. Le coq, le vieux coq de bronze qui surmontait fièrement le monument aux morts, l'un des plus beaux du département sous sa frondaison de platanes, a disparu. Arraché, avec le casque de Poilu qui lui servait de promontoire.

 

    Comme ses "congénères" du Pas-de-Calais, disparus en grand nombre ces dernières années, le gallinacé n'a pas survécu à l'appétit des voleurs de métaux"

 

    Cet emblème sera remplacé par un coq de pierre, de la même veine que l'obélisque. Dû au ciseau d'un sculpteur artésien, il sera inauguré le 11 novembre 2015.

      

     

 

 

   D'autres communes subiront le même sort et verront leur symbolique volatile "s'envoler" : Terramesnil, Crécy-en-Ponthieu, Authieule, Brie, Mézerolles, Mailly-Maillet ... 

 

   Tous ces coqs n'ont pas été remplacés ou alors dans des matériaux moins sujets à la convoitise mercantile (coq en résine), par une croix de guerre ou ... par rien du tout !

 

 

     Le monument aux morts de la commune d'Hédauville, lui non plus n'a pas échappé aux prédateurs ; le coq d'origine, en bronze a lui aussi été dérobé !

 

     La commune a dans un premier temps restauré le monument sans y mettre un coq, ce qui sera fait par la suite, comme le relate le Courrier picard du 3 avril 2018 :

 

     "Suite à un acte de malveillance, le coq avait été descellé du monument.

La commune a demandé des devis pour le rénover, le monument n'ayant plus le même attrait. Depuis quelques jours, un nouveau coq en résine a été installé au sommet du monument aux morts. Le coq symbolise la pugnacité du combattant et fait résonner le chant de la victoire".

 

 

Hédauville - Le monument lors de son inauguration
Hédauville - Le monument lors de son inauguration
Hédauville - Le monument sans le coq
Hédauville - Le monument sans le coq
Le nouveau coq en résine (Cliché Sonia Devillers)
Le nouveau coq en résine (Cliché Sonia Devillers)
Hédauville - Le monument et son nouveau coq (Cl. Sonia Devillers)
Hédauville - Le monument et son nouveau coq (Cl. Sonia Devillers)

 

      Les trois photos ci-dessus représentent le monument de Brie avant et après le vol du coq.

 

    Mais les choses ont évolué. Sous l'impulsion de la municipalité conduite par son maire M. Marc Saintot, le monument a été récemment remis à neuf et a retrouvé son coq. (courrier du 17 octobre 2021)

 

    Les alentours ont été également réaménagés pour en faire une esplanade. Dans peu de temps cet espace va être doté de bancs en pierre, d'une multitude de plantations et le mur sera végétalisé.

 

     A noter la mise en valeur d'un éclairage LED. Une lumière sera installée pour éclairer directement le monument.

 

     

 


 

Photos fournies par M. Marc Saintot maire de Brie

 

 

 

    A Mailly-Maillet, à la suite du vol du coq en bronze, le monument est resté un certain temps sans cet emblème.

 

    A l'occasion du centenaire de l'Armistice, un coq en résine, réalisé par un plasticien maillotin, est venu coiffer le faîte du monument.

 

     (Source : Mairie de Mailly-Maillet)

 

 

   Les plaques sur lesquelles sont gravés les noms des soldats, pour la plupart d'entre-elles, ont été remplacées par des plaques de marbre, les préservant des intempéries et facilitant leur lecture.

 

     Des communes ont en profité pour rajouter des noms aux listes déjà longues.

 

    C'est le cas à Corbie où l'on peut voir ci-dessous les différentes modifications : gravures à même la pierre puis deux autres étapes avec apposition de plaques de granit et pour finir de marbre.

 

 

     

Un devoir de mémoire : la restauration des monuments aux morts

 

A la veille du 8 mai 2022, la région Hauts-de-France, comme d'autres régions en France, a ouvert un dispositif pour accompagner les villages dans la restauration et la sauvegarde des monuments aux morts parfois vieux d'un siècle.

 

Les monuments aux « morts pour la France » occupent une place symbolique dans l’identité régionale. Le territoire des Hauts-de-France a été le théâtre des deux derniers conflits mondiaux de 14-18 et de 39-45. Des guerres particulièrement meurtrières, chez les soldats comme chez les civils, dont les traces sont aujourd’hui encore visibles à travers des éléments de paysages (anciennes tranchées, blockhaus…) mais aussi à travers les monuments commémoratifs.

 

Après étude des dossiers, la Région peut participer au financement des travaux entrepris par les communes pour restaurer leur monument aux morts. Une subvention à hauteur de 30% des travaux à entreprendre, et jusqu'à 3000 euros, peut-être attribuée.

 

Les modalités d'attribution

 

La subvention régionale est accordée sur présentation du montant hors taxe des travaux à effectuer.

Des pièces justificatives sont à apporter au dossier

 

- le chiffrage prévisionnel du chantier indiquant ses dates de début et de fin

- une photo de la structure

- la mobilisation d'autres aides

 

Ce dispositif d'aide est ouvert pour une durée de 3 ans.

 

Depuis la mise en place de ce coup de pouce, quelques demandes sont en cours de traitement. Certaines communes ont franchi le pas (Abbeville, Brie, Bayencourt, Bouvaincourt-sur-Bresle ... )

 

Nous avons quitté le département de la Somme en octobre 2020. Il nous est donc difficile de continuer notre travail de prospection.

Nous essayons de nous tenir informés, notamment par le Courrier picard, de tout événement touchant aux monuments aux morts. D'ailleurs quelques ajouts ont été faits suite à des articles de ce quotidien.

 

Mais nous sollicitons aussi l'aide des internautes qui peuvent contribuer à parfaire ce site. 

Toute information avec des photos sera la bienvenue.

 

Merci de nous contacter :

 

jeguerrini@orange.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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